Le parcours cavalier d’Émile

Voici ce le petit résumé du chemin sportif et cavalier parcouru par Émile jusqu’à aujourd’hui. Chemin qu’il a bien l’intention de continuer longtemps encore.

Issu d’un milieu familial modeste, gamin doté d’une « belle santé » et très tôt réfractaire à toute forme de gouvernance, Émile fait des études classiques qui débouchent sur beaucoup de sport dont le rugby et la natation et le métier de « prof de gym » en collèges et lycées.

Sitôt payées les dettes d’étudiant, le salaire est surtout consacré a sa fascination pour les chevaux, fascination qu’il a depuis tout jeune et qui lui vient certainement d’ancêtres et parents muletiers, charretiers professionnels ou tout simplement agriculteurs en traction animale.

Travailler ? Oui, puisque c’est le passage obligé et que ça peut être bien aussi.

Vivre ses passions ? Absolument et même si ça ne fait pas très sérieux !

La triste équitation classique diffusée à cette époque dans les manèges n’est pas son truc. L’extérieur, ça oui ! Émile est un « Enfant de la garrigue ». Les randonnées en autonomie se succèdent, avec bonheur.

En 79-80, avec Marie Roeslé, deux chevaux et un chien, il parcourt pendant 14 mois quelques 10 000 km en France, Espagne et Portugal. Pas de tente, pas de popote, pas de cheval de bât : le minimum minimorum. Et ça marche ! Un équilibre cavalier et voyageur s’installe. Ce sera la première d’une longue et heureuse série d’années sabbatiques.

1981 : Création, avec Stéphane Bigo, Marie Roeslé, Sylvie Lile, Christian Lile et Frédéric Blanc, de l’Association des Cavaliers au Long Cours.

Entre 1984 et 1988, après une préparation minutieuse du matériel, des savoirs équestres (maréchalerie, courses d’endurance, bâtage…) et autres thèmes à ne pas négliger, il remonte avec Marie Roeslé, 4 chevaux et mules et un chien, tout le continent américain. Ça fait 25 000 km sur 15 pays, du détroit de Magellan jusqu’à Fairbanks (Alaska). Une épopée de 4 ans qui n’a pas donné lieu à l’écriture d’un récit mais à une thèse sur « L’effort et les capacités d’adaptation des chevaux de « Caravane pour un Continent ».

Émile et Marie, sans avoir rien demandé, sont élevés au grade de Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur par le Président de la République himself au titre de « Cavaliers au Long Cours ». Leur Ami 8 Citroën bleu rouillé, presque épave ambulante, dénote un peu dans la cour de l’Élysée mais l’humour et le non-conformisme sont des valeurs sures. Après avoir si souvent couché dehors, ne nous privons pas du petit plaisir futile de la reconnaissance ni de celui de tâter un peu le luxe de la résidence présidentielle !

1993 : Première édition du livre « Techniques du Voyage à Cheval ». Ce modeste petit bouquin rencontre son public et devient un classique. S’ensuivront d’autres éditions avec de constantes mises à jour. Émile est en recherche permanente d’optimisation et ressent du bonheur dans la transmission du savoir : « un travail d’homme », selon ses mots.

Le voilà reparti en 93-94 avec Marie Roeslé pour une autre année sabbatique : 1 an sur un voilier, dériveur intégral de 9 mètres en alu, en Atlantique proche et Méditerranée. Un autre milieu, une autre ambiance, d’autres exigences, d’autres bonheurs.

Été 95 : un trop court voyage en bicyclette en Mongolie avec Marie Roeslé. Un dépaysement total, un émerveillement culturel et cavalier.

En 98-99, c’est le raid « Coureurs de Prairie » : 10 000 km en 10 mois aux USA avec deux mules. Moins concernée par la « boulimie kilométrique » d’Émile, Marie Roeslé fait un voyage en parallèle avec un véhicule. Lequel véhicule sera très utile en hiver et dans la Vallée de la Mort. Il est des coins qui manquent nettement d’eau et d’herbe…

2000 : Remise en fonctionnement de l’association des « Cavaliers Au Long Cours » restée un temps en sommeil. La mayonnaise reprend à grande vitesse et avec bonheur. L’amitié et le partage sont au rendez-vous. Les grands voyages modernes à cheval ou en roulotte ne se comptent désormais plus.

2000 : Début de la série des « Formations bâtage » (utilisation des chevaux, ânes et mules de bât en voyage ou en portage agricole). « Transmettre », encore.

2005 : Les chemins de vie avec Marie Roeslé se séparent. Un déchirement pour chacun des deux.

2008 : Mise en place avec Marie Palanchon de la « ferme muletière » en Basse Ardèche : des bovins viande, 8 poulinières, un âne Andalou puis un Catalan. Ce sera une petite dizaine d’années de production mulassière… et de deux enfants, bien fascinés eux aussi par les chevaux et dotés eux aussi d’une belle santé. Un autre voyage !

2019 : Après la séparation d’avec Marie Palanchon, désireux de retrouver le silence des pistes, Émile entreprend un autre long périple avec des mules. Il durera 1 an et 5000 km dans le Nord Ouest des USA et au Canada, entrecoupé par la période COVID et avec deux moments majeurs : l’hiver au Canada (gla-gla !) et la présence de son fils Olivier (12 ans à l’époque), équipier de choix, pendant 10 semaines.

2024… La vie continue. Émile partage son temps entre les cavaliers au long cours, sa « deuxième famille », les formations au bâtage, l’optimisation de matériels destinés au voyage, ses enfants et la mise en place d’un écolieu partagé en Basse Ardèche.

Le livre connaît une très importante remise à jour et des apports. Il est à nouveau publié.

Émile rêve toujours de voyages à cheval. Comment pourrait-il en être autrement ? Ce qui était une aspiration cavalière au départ est devenu un mode de vie et un moyen privilégié pour découvrir sans cesse de nouveaux horizons, qu’ils soient géographiques, culturels, relationnels, techniques, éthiques, philosophiques… et, pour reprendre l’une de ses phrases : « surtout, ne pas se priver d’être utile et heureux ! »